Winston Churchill rédigeait ses lettres dans la même suite tandis qu’Yves Saint Laurent, entre deux collections, puisait dans ce décor une inspiration singulière. Des chefs d’État profitaient de la discrétion des salons privés pour conclure des accords lors de visites officielles. Sur la liste des clients, des figures du cinéma et de la musique réservaient sous un nom d’emprunt, soucieux de préserver leur anonymat.Au fil des années, malgré les métamorphoses du lieu, certains hôtes prestigieux sont restés fidèles à La Mamounia. La direction cultive la discrétion, mais dans les couloirs, quelques histoires filtrent sur les demandes les plus inattendues de ces visiteurs hors du commun.
Plan de l'article
La Mamounia, symbole d’élégance et d’histoire à Marrakech
Nichée au cœur de la médina, La Mamounia s’impose comme un palace légendaire, fusion parfaite entre l’âme de Marrakech et l’excellence de l’hôtellerie de luxe. Sa réputation s’étend bien au-delà des frontières du Maroc : ce joyau trouve ses origines au XVIIIᵉ siècle, lorsque le sultan alaouite Sidi Mohammed ben Abdallah offrit ces jardins d’exception à son fils, le prince Mamoun, en guise de cadeau de noces. Depuis, les allées ombragées, les fontaines et les orangers offrent un cadre élégant, inchangé malgré les époques.En 1923, l’édifice que l’on connaît aujourd’hui voit le jour grâce aux architectes Prost et Marchisio, qui signent une alliance subtile entre l’art déco et l’artisanat marocain. Les murs se parent de faïences ciselées, de stucs ouvragés et de boiseries sculptées, célébrant ainsi le savoir-faire local qui séduit des voyageurs venus du monde entier. Ici, il ne s’agit pas d’un simple hôtel : La Mamounia incarne le raffinement marocain, servi par une équipe attentive et une atmosphère enveloppante.Son parc de près de huit hectares est souvent cité parmi les plus beaux jardins privés du monde. La rigueur des allées, la richesse des rosiers, les palmiers centenaires forment un sanctuaire verdoyant, ponctué parfois d’œuvres d’art moderne. Passer le seuil de La Mamounia, c’est ouvrir une porte sur un dialogue entre histoire et modernité, où chaque mosaïque, chaque pierre, porte la mémoire de Marrakech.
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Pourquoi les plus grandes célébrités choisissent-elles La Mamounia ?
Depuis des générations, l’adresse séduit les figures de proue du cinéma, de la mode et de la politique. Chaque année, le festival international du film de Marrakech prend ses quartiers dans les salons du palace ; réalisateurs, acteurs et producteurs du monde entier s’y croisent, à l’abri des regards indiscrets. Ici, la discrétion n’est pas négociable : le personnel veille à la tranquillité des lieux, l’anonymat s’installe à l’ombre d’un olivier tricentenaire ou dans l’intimité d’un patio.
Quelques exemples illustrent cette fidélité : Winston Churchill y trouvait l’inspiration, pinceau en main, face aux jardins. Yves Saint Laurent se ressourçait loin de l’agitation parisienne, savourant la beauté feutrée des décors marocains. Alfred Hitchcock y a même tourné des scènes de « L’Homme qui en savait trop », ajoutant une touche de légende à l’établissement. Aujourd’hui, des stars comme Nicole Kidman ou Tom Cruise affectionnent la sérénité des suites, la vue sur l’Atlas, la piscine, et la gastronomie signée Pierre Hermé ou Jean-Georges Vongerichten.
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Voici ce qui distingue véritablement La Mamounia :
- Un spa d’exception dédié au bien-être absolu
- Le bar Majorelle, carrefour où se mêlent voyageurs cosmopolites et habitués
- Des salons privés réservés aux rencontres à huis clos
Le prestige du palace se nourrit moins de la liste de ses hôtes que de l’expérience unique qu’il propose. Chaque détail, du zellige au parfum des rosiers, compose un décor que les célébrités adoptent, le temps d’un séjour suspendu.
Anecdotes et souvenirs : dans les pas de Churchill, Madonna et autres hôtes prestigieux
Chaque couloir de La Mamounia recèle une histoire. Winston Churchill, devenu presque une figure du lieu, installait son chevalet devant les jardins, peignant la lumière de Marrakech. Des souvenirs du Premier ministre britannique, cigare à la main, discutant avec Franklin D. Roosevelt à la terrasse lors de la conférence d’Anfa, se transmettent encore parmi le personnel. Ce séjour a marqué durablement la mémoire du palace.
Le cinéma y a aussi ses habitudes : Alfred Hitchcock, préparant « L’Homme qui en savait trop », s’appropriait les espaces feutrés du lobby, tandis que Charlie Chaplin, silhouette inimitable, arpentait les allées fasciné par l’élégance art déco. La Mamounia devient une scène pour les plus grandes rencontres du festival international du film : Francis Ford Coppola, Nicole Kidman, les Rolling Stones y ont tous laissé leur trace. Les histoires, souvent chuchotées, circulent de salon en salon, entretenues par les habitués.
Madonna fait partie de ces hôtes qui préfèrent le secret des patios. Lorsqu’elle séjourne à Marrakech, elle fête un anniversaire ou prépare une tournée, loin de l’effervescence des grandes villes. À la Mamounia, chaque célébrité ajoute un éclat, une anecdote, une empreinte à la légende du lieu.
Un palace en mouvement : rénovations, modernité et héritage préservé
La Mamounia ne s’endort jamais sur sa réputation. Sous la direction artistique de Jacques Garcia, le palace a vu ses splendeurs art déco renaître en 2009, tout en accueillant la modernité avec naturel. Les fresques, zelliges et boiseries anciennes dialoguent désormais avec des lignes épurées et des matériaux d’aujourd’hui. Plus récemment, Patrick Jouin et Sanjit Manku ont insufflé une énergie nouvelle : les espaces partagés, les restaurants ou le spa gagnent en subtilité, sans jamais renier l’héritage du lieu.
À travers chaque transformation, l’âme de La Mamounia demeure. Les jardins historiques et les patios andalous restent les témoins silencieux d’un passé riche. Sous l’impulsion de Pierre Jochem, la direction orchestre chaque évolution avec la précision des grandes maisons, préservant l’esprit des lieux tout en s’adaptant aux attentes d’une clientèle internationale.
Voici quelques exemples d’innovation qui témoignent de cette volonté d’équilibre :
- Rénovation des suites et salons orchestrée par le duo d’architectes Jouin Manku
- Arrivée de marques de soins emblématiques comme marocMaroc et Maison Fragonard
- Harmonie subtile entre la tradition marocaine et un style paris haussmann revisité
La Mamounia trace sa route sans jamais perdre son identité : elle innove sans rien sacrifier, sublime sans jamais effacer. Derrière sa façade légendaire, ce palace adulé par les plus grands continue d’écrire son histoire, fidèle à son passé, résolument tourné vers demain. Ce lieu ne s’offre jamais tout à fait : il se découvre, à chaque visite, sous un jour nouveau.